Pendant 24 heures, de 6 : 00 le 20 janvier 2016 à 6 : 00 le lendemain, j’ai photographié le ciel à des intervalles réguliers de 2 minutes pour le lever et le coucher de soleil, et de 6 minutes durant le jour et la nuit. Ainsi, j’ai obtenu une grande quantité de photos du ciel. La photographie m’a permis d’enregistrer le ciel tel quel, comme une « présentation », au lieu d’une « représentation » du ciel. Parmi cette grande quantité des photos, la plupart présentaient un état « pur » du ciel, comme des monochromes en couleurs progressivement changeantes ; ces couleurs célestes sont ensuite transformées en une série de 60 photomontages. La première photo originelle, inchangée, constitue l’image première de la série, la deuxième photo prise superposée sur l’image n° 1 constitue l’image n°2 de la série, la troisième photo prise superposée sur l’image n° 2 (qui contient les premières deux photos originelles de l’ensemble des photos) constitue l’image n° 3… ainsi jusqu’à l’image n° 60 qui condense toutes les photos prises pendant les 24 heures. De cette manière, sauf la première image qui est la photo originale du ciel, les 59 images de photomontage ne sont plus des images naturelles du ciel, ni des fragments éphémères du temps, ce sont plusieurs images en une image, plusieurs couches du temps en un monochrome, autrement dit, une image créée contenant une durée du temps. Et cette durée du temps nous apparaît, finalement, vide. Sauf quelques traces des étoiles, apparait simplement un changement des couleurs célestes. Après ce processus de photomontage, ces images sont devenues encore plus pures : les éléments éphémères comme des nuages dans le ciel ont été fondus dans des monochromes célestes. Ces images du Ciel ne montrent plus simplement le changement de température, de couleur et de lumière, mais manifestent un vide rythmique.
Le mot « contemplation » qui est emprunté au latin classique contemplatio signifiant « action de considérer attentivement les choses divines par les yeux et par la pensée », désigne profondément l’action de regarder attentivement le Ciel en songeant à la sacralité dans le templum mais aussi dans le tempus. Plus encore, par cette contemplation céleste le templum et le tempus se réunissent dans sa réalité originelle en tant qu’entité sacrée du Cosmos. Ce travail résultant de la contemplation du Ciel a été ainsi nommé Templum du Ciel. La contemplation consciente du Ciel ne peut être efficiente qu’au milieu d’un templum. Dans lequel, l’homme prend la conscience de la sacralité originelle du Cosmos, mais aussi, s’éveille à la cosmicité originelle de soi-même.